Michel Blanc-Dumont

Michel Blanc-Dumont
Dessin

La fanpage de Michel Blanc-Dumont

Biographie de Michel Blanc-Dumont

Michel Blanc-Dumont est né à Saint Amand Montrond dans le Berry, où son père était

sculpteur-céramiste. Très jeune sa passion du dessin se révèle. Après des études générales, il entre rapidement à l'Ecole des Arts Appliqués où il devient un des meilleurs élèves. Il y reçoit une culture artistique et une formation graphique très complète qui l'entraineront vers l'illustration puis la bande dessinée.

A la fin de ses études, Blanc-Dumont travaille pendant 3 ans avec son père qui est alors le meilleur restaurateur d'objets d'art et de tableaux de Paris. Parallèlement, il commence à réaliser ses premières BD ainsi que des dessins humoristiques. En même temps se développe chez lui un intérêt qui ne se démentira pas pour l'histoire de l'Ouest américain et la civilisation des Indiens des Plaines. A cette période commence également son goût pour les chevaux et l'équitation qui fera de lui un cavalier passionné et perfectionniste. Ses premières BD paraîtront dans "Phenix" en 1973, puis dans "Jeunes Années" où il dessine plusieurs légendes Indiennes, ainsi que des posters.

En 1974, il crée, sur des scénarios de Laurence Harlé, la série Jonathan Cartland prépubliée d'abord dans "Lucky Luke Magazine" puis dans « Pilote » à partir de 1977.

En dix albums la collection Jonathan Cartland s'est imposée comme une des meilleures séries actuelles. Révolutionnant un genre que l'on croyait figé dans ses traditions comme dans ses parodies (à l'Italienne), Blanc-Dumont et sa scénariste ont su donner au western une nouvelle dimension et une véritable autre respiration en privilégiant une volonté de vérité, d'émotion et de lyrisme.

Le dessin puissant et perfectionniste de Blanc-Dumont et l'écriture intense de Harlé mettent particulièrement en valeur leurs goûts pour les décors grandioses, les personnages hors du commun et un certain penchant pour le fantastique.

Parallèlement, Blanc-Dumont réalise deux autres ouvrages qu'apprécient les amateurs de dessins "forts" : Courts Métrages qui rassemble 13 ans de récits courts, et L'Univers de Blanc Dumont qui nous montre également son grand talent d'illustrateur et d'affichiste.

Janvier 88, il reçoit, lors du 15ème Salon International de la Bande Dessinée d'Angoulême "L'Alfred du Meilleur Album de l'année" avec Les Survivants de l'Ombre (scénario de Harlé).

En 90, il décide d'aborder un genre différent, le polar. Et pour cette nouvelle série, c'est une véritable légende de la bande dessinée, Michel Greg, l'un des plus grands scénaristes, qui lui écrit les aventures de Colby : des histoires sur mesure pour Blanc-Dumont où celui-ci excelle pour reconstituer l'univers de l'Amérique des années 40.

En 1997, Jean Giraud et François Corteggiani, digne héritier de Jean-Michel Charlier, lui proposent de reprendre la série " La Jeunesse de Blueberry ". Il accepte avec enthousiasme et y apporte le souci de donner encore plus d'authenticité sur cette époque de la guerre de Sécession.

Bibliographie de Michel Blanc-Dumont

Jeunesse de Blueberry (La)
20 tomes
Série en cours
Colby - Intégrales
1 tomes
Série terminée
Cartland - Intégrale
3 tomes
Série en cours
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La jeunesse de Blueberry

  Depuis quatre ans, Michel Blanc-Dumont préside avec bonheur, en compagnie de François Corteggiani, aux destinées du jeune Blueberry. Avec La Sirène de Veracruz, il nous emmène sur les terres mexicaines à la recherche de Richard Jordan Gatling, inventeur de la mitrailleuse de sinistre mémoire. À cette occasion, il revient pour nous sur ce diptyque, commencé il y a un an avec Le Boucher du Cincinnati, et sur les grandes étapes qui l’ont conduit à cette série.   Cartland Cartland était une belle histoire, très originale, qui a beaucoup compté pour moi. J’avais créé son héros après l’avoir fait mûrir à travers de multiples autres personnages. Passé vingt ans et une dizaine d’albums en compagnie de Cartland, j’éprouvais moins de désir pour cette série. En fait, je ne retrouvais plus vraiment l’esprit qui était le sien et qui m’avait toujours enthousiasmé. Voilà pourquoi j’ai préféré arrêter. Mais je ne l’ai pas fait pour dessiner La Jeunesse de Blueberry. Questions de style Je connaissais François Corteggiani depuis longtemps, nous nous retrouvions souvent autour de Greg pour de fastueux repas. Un jour, il m’a confié ses difficultés à collaborer avec Colin Wilson – parce qu’il était d’un tout autre univers – et m’a proposé de travailler avec lui. Après un long moment de réflexion, j’ai finalement pris ma décision lorsque Philippe Charlier et Jean Giraud sont à leur tour venus m’en parler à Angoulême. Il n’était pas question pour moi de changer de style graphique afin d’en adopter un autre. Je ne voulais surtout pas être un simple repreneur. Au contraire, ce personnage iconique qu’est Blueberry devait intégrer mon univers, comme n’importe lequel de mes héros. De toute façon, lui et Cartland évoluaient déjà à la même époque et sur les mêmes terres américaines – mais pas forcément dans les mêmes États. Comme souvent, il a fallu que je commence à le dessiner pour qu’il se mette tout naturellement à exister. Une fois que je l’ai mis à ma main, il était là, présent. Je n’ai pas du tout cherché à faire un Blueberry à la Giraud ou à la Wilson. C’est ce qu’a bien compris Jean Giraud, avec qui j’entretiens une relation très agréable : il me laisse une liberté totale. Influences J’ai toujours été un très grand lecteur de séries réalistes et notamment de Blueberry. Lorsque j’achetais Pilote, c’était en partie pour cette série, et si j’ai choisi ce style, c’est parce que j’aimais ce dessin. J’ai toujours été attiré par les magnifiques descriptions de Jean Giraud : lorsqu’il représente une scène, on a l’impression d’y être. C’est vraiment le genre de plaisir que j’avais en tant que lecteur. Mais c’est vrai que pendant vingt ans de ma vie, j’ai surtout cherché à ne pas faire du Blueberry car j’avais besoin de construire mon identité et j’avais d’autres univers à raconter. Je me suis gavé de western dans les années 1970, mais ceux qui m’ont le plus influencé sont ceux de la génération suivante, davantage marquée par des films d’auteur, comme Little Big Man, Jeremiah Johnson, Danse avec les loups… C’est plus cet esprit-là que j’avais envie de retranscrire. De nombreux peintres, comme les “pompiers”, Meissonier et De Neuville, ou les Américains Russell et Remmington, m’ont également beaucoup inspiré. Chevaux Parallèlement s’est opéré un autre déclic : une passion pour les chevaux. Dans les années 1970, lorsque je terminais les arts appliqués, faire de la bande dessinée était très mal vu. J’étais un lecteur de BD mais je ne m’en vantais pas. Il a fallu que je sorte de cette école pour être sûr que c’était ce que je voulais faire. Au cours d’un été à cette époque, j’ai découvert le cheval – dans le Périgord. Un coup de foudre qui dure encore puisque, alors que je vous parle, ils sont près de ma fenêtre, à six mètres de mon atelier. À partir de ce moment aussi, je n’ai cessé de les croquer et de remplir des carnets. J’ai alors rapidement compris que faire de la BD serait le seul moyen de dessiner toute la journée et de faire des chevaux. Les rencontres se sont ensuite faites très vite dans la profession : j’habitais à Courbevoie, en face de Dargaud – qui était situé à Neuilly. J’avais toujours dit que c’était là que je voulais bosser – pour l’éditeur de Pilote ! – et ça s’est fait. J’ai eu beaucoup de chance. La Sirène de Veracruz Ce diptyque m’a demandé de nombreuses recherches, notamment sur les uniformes que portaient les colons français au Mexique. En fait, il s’agissait du même costume que celui des militaires basés en Algérie et dans les différentes colonies de l’empire. Ils avaient simplement changé le drap de flanelle, qui était un peu chaud. À la fin, certains officiers adoptèrent même – mais je ne l’ai pas mis dans l’album – un sombrero et des parures mexicaines. Je souhaitais depuis longtemps sortir un peu du contexte de la guerre civile : dessiner constamment des uniformes américains, c’est bien mais ça peut devenir un peu lassant. J’étais donc très content de partir à la rencontre du Mexique, de dessiner sa population et ses formidables paysages. C’est vraiment plaisant de pouvoir, le temps d’une histoire, s’évader et faire autre chose. Rechercher de la documentation, c’est aussi le grand plaisir de la bande dessinée réaliste, et j’y passe d’ailleurs toujours trop de temps ! Comme pour Cartland ou mes précédentes séries, je n’aime pas me contenter des reconstructions opérées par le western, je préfère m’inspirer de vieilles photos ou de peintures anciennes, plus fidèles à l’esprit de l’époque. Je ne veux pas que ma vision de ce monde soit déjà inspirée par celle d’un autre. Même quandje cherche des personnages, je ne me réfère pas à des acteurs. Un vilain Pour cette histoire, nous avons créé un personnage terrible : Snake. Il est gratiné, c’est un vrai méchant et j’en suis très fier ! En revanche, il porte toujours sa cape – c’est ce qui lui donne son côté “vampire” – mais il devait crever de chaud ! Il existe, c’est vrai, un tas de personnages imaginés par Wilson pour La Jeunesse de Blueberry, mais je ne suis pas très intéressé par les reprendre. C’est toujours très stimulant de créer des personnages, surtout des personnages aussi charismatiques et particuliers que Snake. J’aime aussi les très belles héroïnes, spécialement celle de cette histoire. Jusqu’à présent, il n’y avait pas trop de femmes dans cette série ; mais à présent, ce jeune homme qu’est devenu Blueberry va être de mieux en mieux entouré… Couleurs J’ai la chance de travailler avec mon épouse, qui s’occupe des couleurs de mes albums. Elle travaille d’une façon très classique, à la gouache. J’aime beaucoup ce qu’elle fait, il y a une vraie osmose avec le trait. En revanche, les couleurs à la gouache et à l’encre sont souvent trahies à l’imprimerie, certaines peuvent tourner. J’ai vu des verts virer au gris marron, ou des rouges monter en intensité. Mais l’important, c’est que les lecteurs soient contents de l’album qu’ils tiennent entre leurs mains. Et de ce point de vue, je suis particulièrement satisfait de l’impression de La Sirène de Veracruz, qui conserve une grande unité. R. Lachat

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