Nikita Mandryka

Nikita Mandryka
Dessin . Scénario

Le site officiel du Concombre Masqué
Date de naissance : 20/10/1940

Biographie de Nikita Mandryka

Nikita Mandryka, dit Mandryka, est un auteur de bande dessinée français, d'origine russe. Connu pour être le créateur du célèbre Concombre Masqué, il a également fondé avec Claire Brétécher et Marcel Gotlib L'Écho des Savanes et il a été le rédacteur en chef des magazines Charlie Mensuel et Pilote. Parmi les nombreuses récompenses qu'il a reçu, on lui a notamment décerné le Grand Prix du festival d'Angoulême en 1994, rendant ainsi hommage à son oeuvre.

Origine russe pur jus pour ce dessinateur né un 20 octobre 1940 à Bizerte, en Tunisie par un hasard de circonstances qui influença son génie créateur. Le grand-père maternel, commandant d'un torpilleur, chassé par la révolution bolchévique, part de Sébastopol en 1918, demande l'asile de la France qui le dévie vers Bizerte. Il y échoue son navire totalement déglingué puis se retrouve gardien de citerne. Les parents de Nikita, étudiants en médecine à Lyon, retrouvent la diaspora slave sous le soleil maghrébin et y conçoivent leur fiston. Papa est devenu toubib.

« C'était un monde de folie entre immigrés russes, se souvient Mandryka. Les hommes vaincus aspirant au retour, les femmes faisant des ménages...de doux dingues ! J'ai repris certains mots russes qui me faisaient rire en les transcrivant plus tard de façon phonétique en BD. Je pense que c'est à partir de cet univers que j'ai inventé le mien, une façon de me sortir de la folie dans laquelle j'ai vécu mon enfance, de la maîtriser. Le concombre est une BD thérapeutique, une analyse infinie.».

Mandryka dessine dès l'âge de 7 ans après la découverte de Spirou, véritable « explosion » dans son jeune cerveau. Il copie avec application les personnages. Ses balbutiements en BD accompagnent ses premiers émois de spectateur assidu de westerns, de Zorro et autres Flash Gordon sur grand écran. La situation se gâte en Tunisie et la famille émigre au Maroc avant d'atterrir à Lons-le-Saunier (Jura) où Nikita entame des études secondaires. Un choc climatique et environnemental qu'il devra surmonter.

En 68, Mandryka entre à l'IDHEC à Paris. Son cursus cinéma terminé, il a déjà démarré la BD pour « gagner sa croûte » et le dessin l'emporte : « un film n'est pas une mince affaire alors qu'avec un papier, un crayon, et un pinceau, on fait soi-même son cinéma ».

L'idée du Concombre lui vient à 14 ans quand il tombe sur une BD de Jean-Claude Forest, Le Copyright, un lézard magique tirant d'une poche une panoplie d'outils. Aguerri au dessin, Nikita publie avec succès ses premières BDs chez Vaillant et dans Pif.

 Avec un humour aussi décalé que décoiffant, un sens aigu de la dérision et de l'absurde, un langage réinventé, un délire contrôlé, un graphisme percutant, le tout parsemé de quelques réflexions philosophiques, le monde de Mandryka ne ressemble à aucun autre.

Le concombre paraît dans Pilote en 1967 puis l'auteur fonde avec Brétécher et Gotlib L'Écho des Savanes au début des seventies. Il quitte L'Écho en 1969, manquant de feeling pour gérer une entreprise, et réfractaire aux contraintes éditoriales. Il poursuit en parallèle ses publications dans Pilote, soit six albums.

En 1982, Mandryka devient rédacteur en chef de Charlie Mensuel, puis de Pilote en 1983 avant d'en devenir conseiller à la rédaction et finalement de s'en aller pour de bon. Sa création l'intéresse bien plus que d'expliquer la BD aux autres.

À cette période, il rédige le scénario d'Alice (1985) dessiné par Riverstone puis s'oriente vers la publicité avec Pas de sida pour Miss Poireau (scénario de Claude Moliterni) qui obtient le Prix Alfred de la communication à Angoulême en 1988.

Après quatre publications du concombre chez Dupuis, La Dimension Poznave (part 1 et 2), Le Concombre dépasse les bornes et Le Concombre fait avancer les choses, entre 1990 et 1992, Mandryka déménage à Genève où sa future épouse, Alicja Kuhn, l'on crée une adaptation théâtrale des aventures de son héros.

Grand prix d'Angoulême en 1994, Nikita Mandryka est célébré l'année suivante dans un album collectif, Tronche de Concombre, qui dépeint son « Concombre Masqué » du point de vue de 34 autres auteurs. Il relance son légume en 1995 avec un album, Les Inédits, pour finalement abandonner la bande dessinée pour quelques temps.

Mandryka revient en force dans les années 2000, en participant au scénario de deux tomes de la série Les Gardiens du Maser de Max Frezzato, avant de reprendre les rênes de son Concombre Masqué pour l'album Le Bain de Minuit.

Nikita Mandryka anime toujours le site du Concombre Masqué, en publiant chaque semaine une planche avec de nouvelles péripéties du légume.

http://www.leconcombre.com

Bibliographie de Nikita Mandryka

Concombre Masqué (Le) - Intégrale
1 tomes
Série en cours
Concombre Masqué (Le)
3 tomes
Série en cours
Clopinettes
1 tomes
Série terminée
Toute la bibliographie

Articles et actualités

Actualités

Réhabilitons le concombre !

 En cette période trouble pour le concombre (même s'il semble qu'il soit blanchi de toutes accusations), nous avons voulu nous pencher sur le cas du plus célèbre des cucurbitacées : le concombre masqué.  L'auteur Mandryka nous raconte sa genèse :  « Le « copyright », le personnage de Jean-Claude Forest, avait son propre langage et faisait des gags. Son univers me fascinait et j’ai voulu me trouver un personnage à moi, dans le même genre mais le plus original possible. J’ai donc passé en revue les légumes et j’ai choisi le concombre, qui me paraissait le plus drôle. Comme beaucoup de mes héros de BD et de cinéma étaient masqués, entre Zorro et Le fantôme du Bengale (un dieu pour moi !), je l’ai masqué aussi. À travers lui, je racontais ce qui m’arrivait quotidiennement. Je m’exprimais complètement. J’ai utilisé ensuite en BD ce que j’avais appris au cinéma, dont le découpage et le timing. »  Nikita Mandryka définit ironiquement les aventures du concombre: « une grande saga romantique qui est à la BD ce Qu’autant en emporte le vent est à Ben Hur. Bien des zones d’ombre subsistent sur le personnage. C’est un virtuose du dérapage. Un styliste dont l’engagement s’arrête aux portes de la lucidité. »    1973 : Les Aventures potagères du Concombre Masqué, une plongée quelque part au bout du monde, au milieu du désert de la folie douce où se dresse le cactus block-haus. En prologue, « Keskeucé ?! » « Protz-chiak, quel horrible grochemard ! » Le concombre, réveillé  par des éléphants qui jouent au bowling dans le grenier, s’aperçoit qu’il a une araignée dans le plafond. Son vieux copain Chourave, autre légume inséparable de ses aventures, l’amène chez le Dr Freud. Les épisodes se suivent, intitulées « météodégoulnasserie » ou « énergations protesmétiques » sous l’oeil  d’un soleil  à gros nez dans tous ses états, de son lever au coucher. Un réveil-matin sur pattes, personnage récurrent, subit des tabassages en règle.    1975 : Le Retour du Concombre Masqué. L’univers délirant de Mandryka se déchaîne autour d’un musicien de jazz black, le Concombre danse avec une femme noire, un paquebot navigue entre ciel et terre, le soleil à gros nez reste omniprésent et le réveil toujours malmené. Les éléphants sont de plus en plus envahissants et on découvre qu’Archimède habite le cerveau du concombre où il prend régulièrement sa douche…    1980 : Comment devenir maître du monde. Le Concombre, démasqué et vieilli, arborant des moustaches blanches, affublé d’un turban et de babouches, vit dans un château de sable et de pierres. Pour le journaliste Célestin Sucebonbon venu l’interviewer, il se souvient de sa jeunesse et de son accession au statut de maître du monde, grâce au « Livre du grand tout » du moine fou Barbapou. Le Concombre retrouvera son look, son cactus et son univers habituel, peuplé de gentils monstres et d’éléphants.    1981 : La Vie quotidienne du Concombre Masqué. Le héros est devenu chef de gare, station Mercadet Poissonnière. « C’est ingouzevable » se dit son vieux pote Chourave mais la mère-grand du Concombre est bien contente qu’il ait trouvé du boulot. Alors passent des motives, de grosses baleines vivant dans les sables du désert. D’infâmes « motiviers » les transforment en loco-motives sur rails. Trois  femmes, soumises et nues, habitent le cactus, dévouées à leur maître macho, côtoyant les incontournables éléphants et le réveil tabassé. Pourquoi les éléphants, Nikita ? : «  Cela vient de mon enfance. Je manquais d’espace. Les Russes ont une relation très fusionnelle à l’autre et peuvent vivre à plusieurs dans une même pièce. Énorme capacité d’Amour, mais qui peut se révéler étouffante : « Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites. » J’ai eu du mal à dé-fusionner. »    1983 : À la poursuite du Broutchlague Mordoré. Le prince Molossol, glorieux aïeul du Concombre, lui a laissé une pile d’ouvrages et une carte au trésor. Avec Chourave et un canard muni d’une panoplie d’outils (hello Forest), la quête au trésor se solde par l’apparition du Broutchlague, sympathique génie sorti d’une lampe à souder : un festival déjanté, avec des cases d’un dessin classique, un vaisseau spatial façon Druillet où sévit le cruel Grand Mogul, un fer à repasser gonflable en guise de fusée et l’arrivée du terrible « Grand Patatoseur » qui transforme ses adversaires en patates.    1983 : Le Concombre contre le Grand Patatoseur. Notre héros, avec son inséparable Chourave, auront raison de l’ignoble individu-machine qui, au passage, a « patatosé » par erreur sa propre mère. Ils libèrent au passage Gronounoursse, une sorte de King-Kong innocent et naïf, enchaîné par le Grand Patatoseur, déjouent les ruses de son valet Fourbi avant de revenir au Bercail-Cactus auprès de Grand-Maman Concombre.