Florence Magnin

Florence Magnin
Couleurs . Dessin . Scénario

Biographie de Florence Magnin

Si les fées se sont penchées sur son berceau, le 7 mars 1950 à Paris, elles s'appelaient Imagination et Minutie. C'est la tête emplie de contes et de légendes que Florence Magnin commence sa carrière dans l'illustration, très orientée science-fiction, pour différentes maisons d'édition.

Ses couvertures révèlent son amour des mondes oniriques et une grande précision dans le trait. Elle se lance dans la miniature et réalise des cartes pour des jeux de tarot, des jeux de rôles, illustrant des coffrets, des plateaux de jeux... Son univers d'héroic-fantasy prend forme : celui des fantômes, des licornes, des farfadets et autres chimères évoluant dans un décor que Jules Verne n'aurait pas renié.

Forte de ces expériences, Florence se lance dans la bande dessinée en 1990 en compagnie du scénariste Rodolphe sur deux séries : L'Autre Monde et Mary la Noire. Elle commence à se faire connaître en participant à des festivals, obtenant des prix, exposant ses travaux... et même les miniatures qu'elle n'a jamais cessé de peindre ! C'est 10 ans plus tard que débute l'aventure en solo avec l'Héritage d'Emilie. Passionnée de musique irlandaise, elle exploite les ressources infinies de ce pays de légendes pour sa nouvelle série.

Désormais, elle s'éloigne nettement de son passé d'illustratrice et adopte un trait davantage bédéphile, tout en conservant son style : des pages entières pour un seul dessin fourmillant de détails, mais des cases travaillées, du mouvement, de l'expressivité. Si l'on sent l'illustratrice derrière, l'auteur BD est bien présent. Après L'Héritage d'Emilie, Florence Magnin a réalisé en 2009 un livre illustré : Contes aux quatre vents aux Editons D.Maghen. Mais elle n'en oublie pas pour autant ses premières amours : L'Autre Monde !

Bibliographie de Florence Magnin

Héritage d'Emilie (L')
5 tomes
Série en cours
Autre Monde (L') - Cycle 2
2 tomes
Série en cours
Autre Monde (L') - Intégrales
1 tomes
Série en cours
Mary la Noire - Intégrale
1 tomes
Série terminée
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Articles et actualités

Actualités
Interviews

Florence Magnin abat ses cartes !

  L’avant-dernier tome de L’Héritage d’Émilie s’appelle Le Rêveur. Un nom qui va comme un gant à ce mélange de fantastique pur jus, d’imaginaire débridé et de grande aventure. Petit entretien avec Florence Magnin, créatrice singulière d’univers extraordinaires… Avec ce nouveau tome, on explore un peu plus l’autre réalité du petit monde d’Émilie avec une présence de plus en plus importante de la science-fiction (univers parallèles, paradoxes spatiaux temporels, etc.). Un nouveau monde pour vous, Florence Magnin, ou une simple résurgence de votre passé d’illustratrice ? Je ne pense pas qu’on puisse vraiment parler de SF au sujet d’Émilie…Ni vaisseau spatial, ni armes futuristes! Ce ne sont que certains aspects de l’histoire qui méritent cette qualification. Les thèmes classiques de SF ou de fantastique ne sont pas si nombreux. Seule la manière de raconter les personnalise. En ce qui concerne Émilie, je n’ai fait qu’explorer ceux qui me sont proches. Un space opera aurait été plus difficile à peindre et mon passé d’illustratrice ne m’y aurait pas aidé…J’étais plutôt cataloguée heroïc fantasy ou médiéval fantastique. Justement, L’Héritage d’Émilie n’était-il pas l’occasion pour vous, tout en restant en terrain connu, d’aborder d’autres genres ? Ce n’était pas une décision préalable... Mais en même temps que l’apparition de nouveaux personnages entraînait le récit vers un style plus SF, l’arrivée d’Émilie au domaine ouvrait un réseau de passages que le synopsis ne prévoyait pas si nombreux! À présent que l’aventure touche à sa fin, j’ai l’impression d’avoir suivi mon héroïne plutôt que l’inverse! Peut-être d’autres histoires me donneront-elles l’occasion d’explorer ces nouveaux univers graphiques. Quand vous avez créé cette série, quelles étaient vos références ? Des centaines ! Depuis l’enfance nous entassons pêle-mêle tout ce qui passe à notre portée : contes, films, illustrations, souvenirs personnels... Mais il y a rarement, en ce qui me concerne, de références précises. C’est de ce mélange qu’émerge peu à peu un récit auquel la personnalité de son auteur va donner son originalité. Comme un enfant ressemble à ses ascendants et forme sa propre identité, une histoire nous en rappelle d’autres et devient malgré tout unique. Votre dessin a encore évolué, l’illustration a définitivement cédé le pas à la bande dessinée. L’encrage lui-même est plus précis, vous avez changé de technique pour cet album ? Ce quatrième tome est un « mixte » entre technique classique et couleur directe. Les planches ont d’abord été encrées puis mises en couleur sur « gris ». Le résultat final est à peine différent des albums précédents, mais cette nouvelle expérience m’a permis de travailler plus rapidement, sur un papier neuf avec des contrastes plus marqués et des couleurs plus lumineuses. Vous aviez choisi les années 20 comme base de départ pour L’Héritage d’Émilie parce que vous disiez que c’était le maximum de modernité que vous vous sentiez capable de mettre en image. Cette évolution de votre dessin ne vous donne pas envie de raconter des histoires qui se dérouleraient à l’époque actuelle ? Mon blocage par rapport à l’époque actuelle n’est (pas ?) que graphique ! J’ai certains projets dont plusieurs pourraient se dérouler dans un contexte actuel. Malheureusement, l’évolution du trait ne suffirait pas à résoudre le problème. Restent deux solutions : tourner la difficulté en décalant ces récits vers le steam-punk… ou les confier à d’autres ! L’histoire se complexifie au fur et à mesure des tomes. Non seulement on découvre de nouveaux univers, mais on suit en parallèle au moins trois quêtes différentes dans cet album.  Le travail sur le scénario a-t-il été plus important sur ce tome ? Non. L’histoire se déroule d’elle-même. Mes seules difficultés tiennent au nombre réduit de pages dont je dispose. Mis à part Émilie, tous les personnages sont ambigus, tour à tour sympathiques ou effrayants. Vous n’aimez pas les personnages trop manichéens manifestement ? Tout le monde possède plusieurs visages. Un personnage résolument bon ou mauvais est pour moi une absurdité à la fois inconcevable et difficile à manipuler. Tandis qu’un serial killer sympathique apporte à coup sûr surprises et rebondissements ! Vous prenez de plus en plus de plaisir à raconter, non ? Il me semble de plus en plus que le nouveau monde dont nous parlions au début se situe par là ! Et qu’il est même possible que le scénario prenne un jour le pas sur la réalisation graphique.  La saga était prévue en deux tomes, puis trois, puis cinq. Suite et fin au prochain tome ?Promis…Fin au tome cinq…Mais j’aurais pu en faire six sans tirer sur la corde ! Et l’après Émilie ? Vous avez déjà des pistes ? J’ai un cahier sur lequel je note les projets qui serviront peut-être un jour…Il faudrait plus de vingt ans pour en faire la moitié…Un sérieux tri s’impose… Nicolas Thibaudin

Interviews

Magnin et le questionnaire de Proust

Le troisième album de L'Héritage d'Emilie (L'exilé) sort en novembre : un épisode qui confirme le talent éclatant de Florence Magnin comme graphiste et coloriste mais aussi comme scénariste. Cette série aux ambiances de plus en plus fantastiques n'a pas été nominée au festival d'Angoulême pour rien ! Son auteur répond ici au questionnaire de Proust, sans hésitation. Ou presque ! Quel est le principal trait de votre caractère ? Le courage. Pas celui du saut à l'élastique, plutôt celui des timides…Quasi quotidien, totalement imperceptible et souvent inutile. La qualité désirée chez un homme ? L'intuition. Chez une femme ? l'intelligence. Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ? Leur tolérance et leur patience (surtout en cas de déprime). Votre principal défaut ? La paresse. Je suis de la race des paresseux(ses) qui travaillent 10 heures par jour… Il y en a ! Vote occupation préférée ? La lecture. Votre rêve de bonheur ? Gagner au loto… auquel je ne joue pas. Quel serait votre plus grand malheur ? Je ne répondrai pas à cette question qui porte malheur. Ce que vous voudriez être ? Jeune. Le pays où vous désiriez vivre ? Si je le savais, j'y serais déjà ! Votre couleur préférée ? Rouge… Mais pas n'importe lequel : très difficile à trouver ! Votre fleur préférée ? Celles des marronniers. Parce qu'elles sont liées pour moi depuis l'enfance, au retour des beaux jours et au souvenir des vacances…Un symbole de liberté. Votre oiseau préféré ? Les mouettes… A cause de la mer (et désolée, mais je suis du clan des chats). Vos auteurs favoris en prose ? Zola, Maupassant, Flaubert, Céline,Colette, Poe, Yourcenar, Nothomb…plus que des auteurs favoris, J'ai surtout des livres préférés…Mais la liste serait longue! Un des derniers en date est: La croix et la Bannière de William Boyd. Vos poètes préférés ? Nulle en la matière… Mettons tout de même: Rimbaud, Brassens, Ferré, Prévert. Vos héros/héroïnes préférés dans la fiction ? Je ne trouve pas… Vos compositeurs préférés ? Lennon, Mac Cartney, Dylan, Simon et Garfunkel, Mark Knopfler, (ex-fan des sixties…) et tous les compositeurs inconnus, groupés très à l'ouest sous le label traditionnel irlandais. Vos pentres préférés ? Bosch, Vermeer, Monet, Turner, Millais, Rossetti, Moreau, Carl Larsson, Gustave Doré, Roland Cat… Et beaucoup d'illustrateurs, dont Arthur Rackham, Cicely Barker, Alan Lee, Patrick Woodroffe, Jill Barklem… Vos héros/héroînes préférés dans la vie réelle ? Tous les hommes de bonne volonté et toutes celles qui ont refusé de céder au diktat machiste ou religieux. Ce que vous détestez par dessus tout ? L'intolérance. Les caractères historiques que vous détestez le plus ? Les dignitaires intégristes religieux (passés ou présents) de quelque bord qu'ils soient. Le fait militaire que vous adorez le plus ? Les morts au champ d'honneur ne suscitent en moi aucune admiration, seulement de la tristesse, de la pitié et de la colère contre la folie qui en a fait de la chair à canons…J'ajouterai que le plus beau plaidoyer que j'ai vu à ce jour contre la guerre est Le Tombeau des lucioles (dessin animé de XXX , ndlr). La réforme que vous admirez le plus ? L'abolition de la peine de mort. Le don que vous voudriez avoir ? Etre musicienne. Comment aimeriez vous mourir ? Lucide et sans souffrance. Votre état d'esprit actuel ? Soulagée ! Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence ? Toutes celles que j'ai déjà commises moi-même… Votre devise ? Il ne suffit pas de choisir la bonne voie, il faut la rendre agréable… (est-ce bien une devise ?…)